Suite aux déclarations polémiques d’Eric Zemmour, candidat d’extrême droite à la présidentielle, sur son souhait de créer des « établissements spécialisés » pour les enfants en situation de handicap, la question de l’école inclusive dans son ensemble a été soulevée.
6 mois après la rentrée, qu’en est-il concrètement de la situation aujourd’hui ?
Les chiffres :
451 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés en France.
384 000 en milieu ordinaire (soit 85%) et 67 000 en établissements hospitaliers ou médico-sociaux (15%).
Lors de la Conférence nationale sur le handicap en février 2020, Emmanuel Macron s’était engagé à ce qu’aucun enfant ne soit sans solution de scolarisation à la rentrée de septembre et sur la création de 11 500 postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) d’ici à 2022.
Le chef du gouvernement a tenu parole et l’objectif a même été dépassé, l’Éducation Nationale employant aujourd’hui 125 000 AESH.
Le problème reste que ce chiffre était bien en-dessous des besoins réels de l’Éducation Nationale pour permettre une scolarisation à 100% des enfants en situation de handicap.
Chaque matin des enfants remplissent leur cartable pour se rendre à l’école et s’en voient refuser l’accès faute d’AESH.
Comment un gouvernement qui dépense des millions d’euros dans l’aménagement de pistes cyclables alors même que les trottoirs ne sont pas accessibles pour une personne en situation de handicap, peut-il se cacher derrière de telles excuses ?
Les AESH bénéficient d’un CDD de trois ans minimum renouvelable une fois, qui leur permet d’accéder à un CDI, et de soixante heures de formation par an. Ils travaillent en moyenne 24 heures par semaine, sur des temps incomplets imposés avec un salaire moyen de 750-800 €.
Comment expliquer une telle précarité ?
Les solutions pour pallier à ces problèmes :
– une révision du dispositif d’insertion à l’école des enfants en situation de handicap
– une prise en charge par l’Éducation nationale dès l’âge de 3 ans
– une réduction de la mutualisation des AESH à 3 élèves par classe
– une augmentation des formations des AESH
Prochain constat à la rentrée 2022 avec notre futur président et son gouvernement.