Les 577 députés élus à l’issue des élections législatives ont fait leur entrée au Palais-Bourbon mardi 21 juin. Cette nouvelle législature sera composée pour la première fois de 3 députés atteints de handicap dont 2 nouvellement élus :
- Sébastien Peytavie, élu dans la 4ème circonscription de Dordogne, premier député élu en fauteuil roulant à entrer à l’Assemblée nationale.
- José Beaurain, élu dans la 4ème circonscription de l’Aisne, premier député non voyant de la Vème République.
Ces deux nouveaux députés permettent à l’Assemblée nationale d’être plus inclusive et de commencer à mieux représenter le pays.
Une loi et des obligations
Depuis la loi du 10 juillet 1987, toutes les entreprises de plus de 20 salariés ont pour obligation légale d’employer au moins 6% de personnel en situation de handicap. Cette obligation appliquée aux députés devrait aboutir à 35 députés porteurs de handicap.
35 députés sur 577 ? Quel challenge ! Nous en sommes encore très loin. En effet, le premier et le seul député reconnu handicapé a été élu en 2012 et l’est resté jusqu’à cette nouvelle législature. En une seule élection, le nombre de député porteur de handicap a été multiplié par trois !
L’accessibilité
Pour que Sébastien Peytavie, premier élu en fauteuil roulant puisse exercer convenablement son mandat, il doit pouvoir atteindre l’hémicycle. Très difficilement accessible du fait de sa configuration et de ses dimensions, des travaux ont été effectués dans l’urgence, la nuit, pour pouvoir installer le nouveau député. Sébastien Peytavie a pu ainsi prendre place à côté des ministres tout en bas de l’hémicycle, en « bord de chaussée ». Équipé d’un micro, d’une tablette et d’un boîtier de vote, il est opérationnel pour remplir pleinement sa mission de député.
Pour José Beaurain, nouveau député malvoyant, le problème est encore différent. En effet, pour qu’il puisse exercer normalement son mandat et accéder à l’Assemblé avec son chien guide, il faudra faire évoluer le règlement qui interdit l’entrée aux animaux.
Pourtant une loi a été votée en 2005 pour l’accessibilité de l’Assemblée nationale !
Une contrainte plus qu’un plaisir
Par ailleurs, de manière générale, l’accessibilité reste un grand frein au développement de l’autonomie des personnes porteuses de handicap. Mais les problématiques de déplacement et d’accessibilité ne se limitent pas à la simple condition « d’handicapé ». Viennent s’y ajouter, les difficultés de mobilité des personnes âgées, des parents avec des poussettes ou des enfants en bas âge. Les déplacements deviennent alors une véritable épopée.
Grâce à cette élection et à l’arrivée de nouveaux députés en situation de handicap, nous avons le droit d’espérer que de nouveaux talents se dévoileront et pourront faire évoluer les choses afin de rendre la société civile plus attentive et plus prompte à accepter les différences.